Sprite 1 – Sprite 2 – mosaïque, marbre, mortier, acier
70 cm ø / 2015 – 2016
Texte de l’exposition Et le désert avance / Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon / 2018
Dans le désert, le soleil peut être un astre noir desséchant les langues et trompant les regards hallucinés. Deux disques que l’on perçoit de loin avec une vibration, l’un noir dont la pulsation centrale nous oriente vers le blanc, tandis que le second opère le mouvement inverse. Ca bouge et pourtant tout est statique puisqu’il s’agit de pièces réalisées en mosaïques, avec des petits carrés de marbre.
Le travail de Benjamin Desoche, jeune artiste prolifique, compte de nombreux volumes composés de fragments géométriques d’un même matériau. On pensera non seulement aux images pixellisées qui nous entourent mais aussi au mouvement dialectique qui considère que le tout est supérieur à la somme des parties. Le marbre est un matériau archaïque, la mosaïque une technique ancestrale, et pourtant Benjamin Desoche dans la voie de l’art cinétique et de ses jeux optiques parvient à créer deux pièces vibrantes qui s’inscrivent également dans l’univers populaire contemporain.
Il est difficile d’imaginer Sprite 1, sans Sprite 2, les deux lutins vont de pairs, se répondent, puisque « sprite » en anglais peut se traduire par lutin, à moins qu’il n’y ait quelque élément caché faisant référence à la boisson à bulles. Ces deux soleils morcelés, malgré la rigueur apparente de leur forme rappelant l’abstraction géométrique, esquissent un trait d’union intérieur entre archéologie et contemporanéité.
Florence Andoka / auteur et critique d’art